Union - Force |PJ|

P était quelqu’un qui aimait prendre des risques. Du moins la P qui avait survécu aux attentats de 2007. Actuellement, les yeux brouillés de larmes, elle décida fermement de se promener avant d’aller en cours. La particularité de ce souhait, c’est qu’elle voulait le faire dans le Labyrinthe. Comme si, autrement dit, elle priait pour se perdre puis pour mourir d’inanition ou de soif. Le silence était troublé par ses reniflements mais surtout par les bruits encore vifs des conversations de ses camarades. Elle ne voulait plus les entendre, aucun d’eux : toute la journée, elle se devait d’afficher des sourires et de les aider. Maintenant, elle voulait être seule et pouvoir réfléchir en paix. La première semaine de cours s’était moyennement passée. Certes, elle avait toujours quelques connaissances et les professeurs étaient excellents, mais sa concentration ne tenait pas l’ensemble de la journée, l’empêchant d’être la brillante élève d’antan. Que faire ? Droite. Avec un peu de chance, elle se rattraperait dans les devoirs à faire le soir, ceux qu’elle devrait rendre, et ainsi, ils se rendraient compte que c’était une bonne élève. Ou alors, elle jouerait son hypocrite en cours et se mettrait systématiquement au premier rang, même si cela risquait de lui enlever tout goût pour les études. Gauche. Cette question l’obséda pendant encore quelques virages, et tantôt elle accélérait, tantôt elle ralentissait, au fil de la colère et du désespoir. Jusqu’à ce qu’elle en eût assez. Sa main vint balayer les larmes, sortit un miroir – oui, en plein milieu du Labyrinthe – de son sac en bandoulière, remaquilla le beau visage de l’adolescence, puis revint dans sa poche. Une nouvelle journée commençait, et les larmes étaient bien la pire manière de l’apprécier.

P - Allez, encore un peu d'marche.

Il y eut un silence immobile, puis elle reprit sa marche. Droite. Après tout, rien ne risquait de lui arriver, dans ce Labyrinthe, si ? Elle se souvint du discours et des rumeurs qui régnaient sur le lieu et eut soudain très envie de participer aux conversations des camarades qu’elle avait laissées. Mais un coup d’œil sur sa montre lui enseigna qu’elles devaient être parties pour la première heure de cours, et elle était encore là ! Avec précipitation, elle prit les tournants, cherchant à sortir de ces couloirs humides et plongés dans la pénombre. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle était perdue.

P - Oh, non. Peter, aide-moi. Je t’en prie. Montre-moi le chemin.

Une bougie vacilla devant elle puis s’éteignit. Bon. C’était un signe comme un autre. Elle avança de ce côté du Labyrinthe, même s’il était désormais plus sombre que les autres couloirs puis entendit un bruit. Etait-ce des pas ? Qui pouvait être là ? Si les cours avaient commencé, ça ne pouvait pas être un élève, ni un professeur. Ca ne pouvait être que des créatures étranges. La main droite de P, toujours dans sa poche, serra un peu plus la baguette magique qui s’y trouvait. Puis, un silence. Gauche. Et P sursauta en découvrant une élève de Serpentard, J.

P - Qu’est-ce que tu fais là ?

Le ton exprimait à la fois une grande surprise et une curiosité non dissimulée. Elle avait froncé un sourcil qui contrastait avec le mince sourire promptement apparu sur ses lèvres : elle n’était plus seule, et c’était Peter qui l’avait conduite jusqu’à J. Espérons qu’elle, au moins, savait où se trouvait la sortie. Alors, P, des risques, mais à petite dose ?